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Parcours d'un jeune guide #5 : Plus de peur que de mal

Après avoir validé le premier module de formation en escalade, nous retrouvons notre jeune aspirant guide, skis aux pieds pour le stage d'aspirant guide 2. Au programme: conduite de groupes, fondamentaux du ski, étude du manteau neigeux... Un domaine moins familier pour Antoine, c'est donc avec une certaine appréhension qu'il aborde cette nouvelle étape de son cursus.

27 Aout 2023

Alpinisme

Progression et assurage en couloir avec des clients.

 

Une certaine apréhension

L’avion se pose enfin. Nous sommes perdus sur le Revelation Glacier en Alaska. Un mois de d’alpinisme nous attend dans ces superbes montagnes. J’ai patienté plusieurs mois avant de me retrouver ici. L’hiver fut compliqué à gérer. De nouveau cette année, la priorité fut mise sur le ski. Pendant tout le mois de janvier, notre promo d’aspirants guides s’est retrouvée pour la formation d’Aspi 2. Il vise à nous enseigner les spécificitées de la conduite d'un groupe à ski. Techniques à skis, nivologie, progression sur glacier, c'est un mois intense, ou de nombreux points sont abordés. Comme pour chaque stage, certains, ayant moins de facilités, s’y présentent avec davantage de pression que d'autres. Dès décembre, j’ai vite vu que je n’étais pas très motivé pour chausser les planches. Mon esprit était plutôt tourné vers l’escalade et l’expédition approchant. Un problème quand l’un des stages à l’ENSA des plus importants approche à grands pas. Je me retrouve donc début janvier à Chamonix avec peu de jours de ski dans les jambes et avec une certaine appréhension. 

 

Conduite de groupe et mouflages en crevasse.

 

Un emploi du temps bien chargé

Le stage commence sur les chapeaux de roues, premier jour et déja une première épreuve éliminatoire. Nous avons 8 min pour trouver deux DVA. Presque toute la promo réussit le test mais deux copains nous quittent et devront revenir l’année suivante. La première semaine est consacrée à l’étude de la neige et aux technique du ski. L'enseignement de celui-ci est très enrichissant. Le rythme à ski est moins intense que ce que je m'imaginais : les pauses pédagogiques sont nombreuses. Nous apprenons les notions de bases de la neige : savoir reconnaitre les grains, l’évolution du manteau neigeux et de nombreuses choses indispensables pour appréhender cette matière si complexe. Grâce à cette reprise en douceur, mon stress redescend progressivement. Ouf, Je ne suis pas largué ! 

 

"Nous apprenons les notions de bases de la neige: savoir reconnaitre les grains, l’évolution du manteau neigeux..."

 

J’avoue que la chance me sourit. Je tombe pour les deux semaines suivantes sur un prof plutôt détendu et un second malade. On sait qu’à l’ENSA, certains professeurs sont plus redoutables que d’autres. Le rythme reste donc calme pour mon plus grand bonheur. Entre cours en amphi et cours sur le terrain, le temps passe rapidement. La formation est complète, et j’apprends davantage chaque jour. La conduite de groupe sur glacier, les briefings, la gestion d’une avalanche, les conseils techniques pour clients, les coupes de neige, les actes de secourismes, la préparation du matériel ou encore l’arrêt d’une chute à ski sont autant de prérequis pour le métier de guide à ski. La variété est telle que nous passons une nuit en igloo et trou à neige. Il nous faudra une demi journée pour la construction de notre abri contre le froid.

 

Confection et nuit dans un trou à neige. 

 

En fin de troisième semaine, nous effectuons deux jours d’encadrements de cobayes, des jeunes issus de clubs de ski. Nous avons pour but de les initier au ski de randonnée. A la montée, ils débutent totalement et nous leur expliquons les différentes techniques permettant d’optimiser son effort. Mais pour la descente, les rôles ont tendances à s'inverser. Ils sont habitués aux compétitions de skis et leur niveau est pour certains meilleur que le nôtre. Grâce à ces deux jours, l’apprentissage des semaines passées devient plus concret. Jusqu’à présent tout se passe bien pour moi malgré l’intensité de la formation. Les weekends sont synonymes de repos, pas question de skier, le choix se porte sur les sorties décontractées en falaises. 

 

A la découverte d'un nouveau massif : Le Chablais

 

A la découverte du Chablais

Pour clôturer cet Aspi 2, la dernière semaine est consacré à la découverte d’un massif autre que celui du Mont Blanc. Nous partons en direction du Chablais et de Thollon-les-Mémises. Je ne connais pas ce coin et malgré mon gout prononcé pour le sud de la France, j’avoue avoir été séduit. Les montagnes ne dépassent pas l’altitude 2500m mais elle surplombent et offrent une superbe vue sur le lac Léman. Nous avons rayonné en étoile depuis la petite station de ski de Thollon, visitant les sommets emblématiques du Chablais tels que la Dent d’Oche et les Cornettes de Bises. Avec de bons professeurs, des copains, de belles descentes et du ciel bleu, la semaine fut parfaite pour couronner ce mois. Ce stage qui me faisait tant peur, s’est finalement passé sans encombres et m’a permis de profiter sereinement de la fin de l’hiver. L’heure est venue d’en découdre avec les longueurs de mixte d’Alaska, mais je garde en tête que l’Aspi 3 arrivent à grands pas. A suivre. 

 

Texte et photos: Antoine Rolle

Mise en page : Antonin Cecchini


Pour continuer à suivre la préparation d'Antoine au métier de guide de haute montagne, vous pouvez découvrir nos articles liés. La suite : Dernière ligne droite.

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