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EnQuête d'Arbres à Bornéo

Depuis sa création, Petzl, fabricant de matériel pour l'élagage, est partenaire de l'association EnQuête d'Arbres. Les deux fondateurs de cette association, tous deux arboristes-grimpeurs, ont pour volonté de grimper et de mesurer les plus grands arbres du monde. Un travail d'explorateur et de chineur de l'extrême pour trouver et gravir ces géants qui prennent racines dans d'immenses espaces souvent reculés et parfois vierges de toute présence humaine. En s'associant à des expéditions scientifiques, afin d'accompagner techniquement les membres dans leurs prélèvements au cœur de la canopée, les membres de EnQuête d'Arbres se sont mis un rêve en tête : réaliser une sorte de " Seven Summits Arboricole " en gravissant les plus hauts arbres de la planète. Retour sur leur dernière expédition sur l'île de Bornéo au cœur du Sud-Est asiatique, lieu incontournable pour voir et grimper les plus grands arbres de forêt tropicale du monde.

19 Octobre 2015

Elagage

Petzl © EnQuête d'Arbres
EnQuête d'Arbres au sommet du Koompassia

 

En septembre en rentrant d'une mission scientifique au Vietnam pour le Museum d'Histoire Naturelle de Paris, Jérémie Thomas et Laurent Pierron (les deux fondateurs d'EnQuête d'Arbres) ont fait un détour pour essayer de grimper et remesurer un arbre annoncé comme le plus grand arbre de forêt tropical du monde. Ce dernier, mesuré en 2007, affichait une hauteur de 88 mètres !

Une arrivée mouvementée 

Comme toute expédition bien organisée il est nécessaire de passer devant les autorités et l'administration locales afin de remplir des documents vous permettant l'accès à ces géants protégés comme des reliques vieilles de plusieurs siècles. 
À leur arrivée une mésentente entre les gestionnaires du parc et l'administration de Bornéo   provoqua une grosse déconvenue pour l'expédition, car on leur refusa l'accès à ce géant. 

Le Koompassia comme nouvel objectif 

Malgré cette déconvenue, et puisque les forêts de Bornéo font parties des plus hautes forêts du monde, l'équipe c'est tournée vers la recherche d'autres arbres géants. Et effectivement la recherche fut fructueuse, un Koompassia, arbre typique de la région Indonésienne, a ainsi rapidement retenu leur attention par son imposante carrure. La grimpe de ce genre d'arbre est un défi matériel et technique. Si elle ne sera jamais comparable à l'engagement physique que requière l'ascension d'un très haut sommet, la stratégie d'accès et d'équipement d'un tel monstre nécessite une préparation et une réflexion importante et minutieuse, notamment avec un minimum de matériel (limitation du poids du matériel embarqué dans les petits avions qui les emmènent dans les coins les plus reculés).

Le cérémonial 

Comme toute ascension, cette dernière est pensée et réfléchie bien en amont. Si quand bien même l'envie de se précipiter venait à l'esprit, le cadre hostile vous ramène rapidement au nécessaire besoin d'anticiper les moindres petits détails. 
Il y a d'abord la préparation de l'accès à l'arbre. Etant donné la hauteur, il est difficile d'accéder aux premières branches. Pas question d'utiliser une échelle quand celles-ci sont situées à plus de 50 mètres ! C'est donc grâce à une arbalète que les arboristes-grimpeurs ont installé, au-dessus des premières branches, la cordelette qui servira ensuite à hisser les véritables cordes d'accès. Vient ensuite les craintes du bon positionnement de la corde qui reste difficile à apprécier dans ces forêts. En effet, celles-ci passent au travers d'une végétation ultra dense. Il faudra plusieurs heures à l'équipe pour apprécier leur installation, prendre une décision, et finalement se lancer à l'assaut de ce Koompassia.

Une progression digne de l'alpinisme

Une fois aux premières branches, la progression dans le houppier se fait grâce aux sacs à lancer qui permettent l'installation de la corde de plus en plus haute dans l'arbre. Si cette technique est pratique en Europe depuis le sol, elle est plus difficile à mettre en œuvre depuis le houppier. Là-haut il y a des épiphytes plus ou moins agréables qui entravent la progression, il fait 40° et environ 80% d'humidité, les conditions climatiques n'encouragent pas la vitesse et la progression se fait à l'économie d'énergie.
Quand la fausse fourche est positionnée (ancrage de la corde sur un point haut de l'arbre) toutes les manipulations se font classiquement avec la longe et la corde utilisée en simple ou en double brins.  De part l'immensité de l'arbre, certaines techniques employées sont complètement impensables en Europe et feraient bondir la plupart des formateurs...
Jérémie et Laurent grimpent avec des cordes de 40/50 mètres pour limiter le poids en l'air, et l'utilisation de technique se rapproche plus de la progression en montagne que celle de l'élagage pur et dur. Ici impossible de redescendre au sol rapidement en cas de problème, le retour passe forcément par la corde d'accès et une descente en rappel au 8 contre assuré. Cette progression se rapproche ainsi de celle d'une cordée engagée sur une voie d'escalade ou de montagne de plusieurs longueurs. Même si les hauteurs ne sont pas comparables,  les capacités à faire beaucoup de choses avec peu de matériel sont un point commun avec la haute montagne.

Le métrage comme objectif et le monde comme terrain de jeu

Au sommet de l'arbre, le ruban de géomètre de 100 mètres est déployé afin de mesurer ce colosse. Résultat : 82 mètres et 15 centimètres ! Beau gabarit finalement pour cet arbre qui n'était pas l'objectif premier, dont la largeur globale du houppier sera elle estimée à 50 mètres !
À la différence de l'alpinisme, où les plus hauts sommets du monde sont aujourd'hui tous identifiés, les plus grands arbres eux, peuvent encore être cachés au fin fond des forêts.  Jérémie et Laurent grimpent les plus grands arbres connus actuellement, ce qui ne les empêchent pas d'en découvrir de nouveaux comme ce fut le cas pour ce Koompassia.

Après la France avec un Douglas de 66 mètres et 44 centimètres, l'Afrique avec un Kossipo de 60 mètres, les Etats-Unis avec un Sequoia d'un peu plus de 100 mètres et l'Australie avec un Eucalyptus de 75 mètres, Bornéo s'ajoute aujourd'hui à cette belle liste qui est loin d'être finie. Avec beaucoup de projets et de beaux arbres encore en tête, le printemps prochain s'annonce riche en émotion alors restez à l'écoute des arbres avec EnQuête d'Arbres et Petzl. 
 

En savoir plus : 

EnQuête d'Arbres

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Au pied du géant Koompassia, les préparatifs de l'ascension.

Petzl © EnQuête d'Arbres

L'ascension du Koompassia.

Petzl © EnQuête d'Arbres

L'ascension du Koompassia (suite).

Petzl © EnQuête d'Arbres

Vue imprenable sur toute la forêt tropicale de Bornéo à près de 80 mètres de haut.

Petzl © EnQuête d'Arbres

L'arrivée au sommet après plusieurs heures d'ascension.  

Petzl © EnQuête d'Arbres

Le déplacement de branche en branche au sommet du Koompassia.

Petzl © EnQuête d'Arbres

La mesure d'un géant de Bornéo, 82 mètres et 15 centimètres. 

Petzl © EnQuête d'Arbres

La descente en rappel du Koompassia. 

Petzl © EnQuête d'Arbres