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Secours Techniques : Exercice nocturne dans les Hautes Alpes, France

Lundi 18 février 2013, 20h30. Le fourgon rouge du GMSP 05 (Groupe Montagne Sapeurs Pompiers des Hautes-Alpes) s'arrête sur le parking du Téléphérique du Pic de Bure, dans le Massif du Dévoluy, Hautes-Alpes, France. À bord, une équipe de secouristes est prête à effectuer un exercice de secours nocturne hivernal en montagne. Leur objectif est simple : simuler le secours d'un skieur ayant chuté dans le Chourum du Rocher de Corne et redescendre la victime jusqu'au parking où elle sera prise en compte par une ambulance médicalisée.

21 Février 2013

Secours techniques

Départ à ski dans la nuit

approche nocturne du Chourum du Rocher de Corne

Rapidement, les neuf secouristes s'affairent à décharger leur matériel de montagne, skis de randonnée, cordes et un traineau pliable. Éclairés par leurs lampes frontales, les membres de l'équipe vérifient leurs équipements, collent leurs peaux de phoques, testent leur DVA (Détecteur de Victime d'Avalanche), bouclent leurs sacs et partent en file indienne dans la nuit.  Le lieu de la manœuvre est plutôt original : le Chourum est un tunnel naturel très pentu qui traverse une paroi rocheuse pour rejoindre le plateau sommital du sommet de Corne, point culminant d'un itinéraire dénommé "la traversée héroïque". L'entrée est située en haut d'un couloir de neige. Benoit Caremel, le responsable de l'exercice, a choisi ce lieu car si un accident arrivait à l’approche de la nuit dans ce secteur ou par mauvaises conditions météorologiques ne permettant pas l’abordage de secouristes en hélicoptère, il faudrait effectuer l'opération de secours en caravane terrestre.


Technical rescue

 

À chacun son rôle

L'exercice est placé sous la direction du Lieutenant Benoit Caremel, pompier professionnel et conseiller technique secours en montagne du Service Départemental d’Incendie et de Secours des Hautes-Alpes.

L'équipe est constituée de sapeurs-pompiers professionnels, mais aussi de sapeurs-pompiers volontaires, un infirmier urgentiste, ainsi que de deux pompiers en formation. Il y a également Jean Charles Bonsignore, chef d'unité et ancien patrouilleur de la Grave qui travaille maintenant en tant que formateur au sein de Petzl Solutions. Avant le départ, Benoit répartit les équipiers en binômes, distribue les rôles et répartit les matériels. Dans le cas d'un secours réel, les deux secouristes les plus rapides seraient envoyés au contact de la victime pour faire un bilan, appliquer les premiers gestes de secours et transmettre un point de situation au chef d'unité. Dans le cadre de l'exercice, tout le groupe reste ensemble pour l'approche. Une fois sur place quatre équipiers devront au plus vite atteindre le sommet du tunnel pour conditionner la victime, construire un premier relais de secours et commencer sa descente. Les autres devront organiser les relais pour effectuer les reprises du brancard au fur et à mesure de la descente.


Technical rescue

Un exercice technique

Une belle nuit étoilée et un demi croissant de lune accompagnent la caravane de secours dans le vallon de Corne, où la neige est douce et étincelante. Au bout d'une heure d'efforts, toute l'équipe est à l'attaque du tunnel et échange les skis contre des crampons. À cet endroit, deux secouristes creusent une plateforme dans la neige et installent un ancrage (corps mort avec des skis). Cet ancrage servira plus tard à la descente du brancard dans le couloir. Déjà, un binôme part encordé dans le tunnel, franchit rapidement un ressaut de mixte et fixe une corde pour faciliter la progression et assurer la sécurité du reste de l'équipe. La manœuvre démarre depuis le sommet du Chourum. Sylvain sera la premier volontaire à simuler la victime et à se mettre dans la barquette de secours. Les trois chefs d'unité, Benoit, Jean Charles et Michel se répartissent sur les différents relais. Ils surveillent les opérations et n'hésitent pas à donner des conseils précieux.

Technical rescue

L'équipe de tête doit installer un relais de secours (au moins trois ancrages), placer et sangler la victime dans le brancard, installer une corde de travail et une corde d’assurance, toutes deux avec un frein de charge. Dans ce cas, sur chacune des cordes, ils utilisent le nœud de demi-cabestan comme système de freinage ainsi qu'un nœud Valdôtain en sécurité. Deux autres équipiers, dont l'infirmier, guident le traineau et surveillent la victime. Ces deux secouristes accompagneront le traineau pendant toute la descente. Apres avoir vérifié le dispositif, Benoit donne le top départ de la descente. Quarante mètres plus bas, un autre binôme s'active pour renforcer un relais avec des pitons et se tient prêt à reprendre la barquette. Vingt-cinq mètres plus bas, une autre équipe fait de même et installe une déviation de corde pour guider la barquette dans le ressaut rocheux du départ.


Technical rescue

Sans aucune interruption, le traîneau et ses deux accompagnants descendent régulièrement, sortent de la grotte, rejoignent le sommet du couloir et atteignent le relais sur corps mort. Il est temps de changer de victime, Laurent prend place dans le traineau. De cet endroit il sera descendu d'une traite en bas du couloir de neige en utilisant toutes les cordes et la technique de rajout de corde sous tension. Quatre équipiers descendent à ski et prennent position en bas du couloir. C'est ici que commence la deuxième partie de l'exercice : la descente du traîneau  à ski. La tâche n'est pas simple car les quatre secouristes guident la civière et doivent skier tous à la même vitesse, tout en absorbant les reliefs et les changements de terrain. Pour corser l'opération, deux sections de plats remontants obligent les secouristes à se réorganiser en attelage pour tracter la civière. Tout au long de la descente, les secouristes alternent à tour de rôle entre la conduite du traîneau et le repérage de la descente. L'exercice se termine au parking vers quatre heures du matin. Il reste à chacun quelques heures de repos avant une nouvelle journée.


Technical rescue

L'équipe et leurs interventions

  • Equipe technical rescueBenoit CAREMEL SPP Chef d'unité
  • Jean Charles BONSIGNORE SPV Chef d'unité
  • Michel Simonet SPV Chef d'unité et Guide de Haute Montagne
  • Vincent CROMBEZ SPV Equipier et infirmier
  • Sebastien MEFFRE SPV Equipier
  • Nicolas JEAN SPV Equipier
  • Ulysse PERRIER SPV Equipier
  • Sylvain GUICHARD SPP Niveau 1
  • Laurent BLANCHARD SPV Niveau 1

SPP = sapeur-pompier professionnel

SPV = sapeur-pompier volontaire (l’activité de sapeur-pompier est conduite en plus de leur métier et le plus souvent sur leur temps de repos)

Les 2 personnels de niveau 1 sont en cours de préparation au stage SMO2 qui les rendra opérationnels.

 

Nous avons demandé à Benoit CAREMEL le nombre d'interventions et d'entraînements qu'ils réalisent par an sur leur secteur.

En ce qui concerne l’activité opérationnelle, en 2012 nous avons réalisé 63 interventions en montagne et en milieu périlleux. Ces interventions ont été menées à bien par le GMSP (Groupe Montagne Sapeurs Pompiers) et le GRIMP (Groupe de Reconnaissance et d’Intervention en milieu Périlleux). Nos missions sont variées: accidents d’escalade, de randonnée, de planeur et de parapente mais aussi secours en ravin, accidents en eaux vives, recherches de personnes et sauvetages d’animaux (liste non exhaustive)

Les entraînements collectifs : un programme annuel d’entraînement au secours en montagne est établi annuellement. Nous réalisons 3 entraînements par mois dont un de nuit en général. Sur ces exercices nous essayons de coupler progression et secours. Les thèmes et lieux sont arrêtés en fonction des conditions en montagne, de la provenance des participants et des thématiques nécessaires de perfectionner chaque année.

À ces entraînements collectifs organisés par le Service Départemental d’Incendie et de Secours des Hautes Alpes s’ajoutent les entraînements à titre personnel des membres de l’équipe permettant le maintien de la condition physique et la connaissance de nos secteurs d’intervention.

-- Benoit CAREMEL

Technical rescue

 

Plus d'informations

À l'occasion de cet exercice, les secouristes ont pu tester les nouvelles lampes frontales ULTRA VARIO qui permettent à la fois un éclairage de proximité mais aussi de projeter un puissant faisceau de trés longue portée. L'ULTRA VARIO est une lampe particulièrement adaptée à ce genre d'activités.

 

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