Les athlètes du Team Petzl nous racontent leur hiver

L’hiver et ses conditions si particulières inspirent les athlètes du Team Petzl France. Que ce soit sur la glace, la neige ou le rocher, ils ont accepté de nous faire voyager avec eux à travers des récits originaux qui mêlent quête de sens, conditions hivernales, dépassement de soi, sorties du quotidien et rencontres étonnantes.

Accès rapide dans l'article : 

1. Ski : Xavier Cailhol à la recherche de la neige noire de l'ETNA 
2. Alpinisme : Léo Billon propose un M10 dans une face nord des Alpes  
3. Ski : Pierre Louis Cret à l'improvisite sur ses terres 
4. Escalade : Jules Marchaland coche LE BRUIT DE L'ACID (9B FA)  
5. Glace : Cap au Québec pour Jonathan Joly et Fred Degoulet 
6. Spéléologie David Parrot s'aventure dans les profondeurs du Mexique 

Xavier Cailhol à la recherche de la neige noire de l’Etna 

En forme cet hiver, Xavier a enchaîné les projets à ski autour de chez lui : balade en face est de Turia, participation à la Belle Étoile, descente au coucher de soleil dans le Beaufortain ou encore un nouveau couloir dans la face Nord de la Grande Casse avec Symon Welfringer. En voulant changer d’air, il a aussi visé le Sud pour skier sur… l’Etna, le plus haut volcan actif d’Europe. Après un voyage en train à travers l’Italie, la perspective de skier sur une neige noire de cendres se mêle à la possibilité de rencontrer les locaux en faisant le tour des vignobles. Xavier nous partage son témoignage. 

“Soudain nous apercevons une grande coulée noire, nous nous approchons et sentons sa chaleur. La lave suit son chemin, lentement, et nous restons là, subjugués. Cela fait 48h que nous sommes partis de chez nous, 48h que nous nous projetons, que nous imaginons ce moment, que nous émettons des doutes sur la possibilité de voir cela, comme pour nous ramener à un peu de réalité. Et là, nous y sommes, le ski était un prétexte pour venir se balader, et nous sommes comblés.” 

Un hiver si rempli qu’on en vient à penser qu’il garde tout le temps ses skis, même en dormant. 

Léo Billon propose un M10 dans une face nord des Alpes 

Après un passage dans les Barbares en 2016, Léo Billon s’était juré de revenir sur cette face nord du Pré de Bar ouverte en 2003 par Patrick Pessi et Stéphane Benoist. En février 2025, il y retourne pour ouvrir une variante avec les Barbares 2 avant de rêver d’une nouvelle voie. Léo nous raconte le crux de l’ascension aux côtés d’Enzo Oddo.    

“Nous grimpons facilement jusqu’au pied de La Longueur, et là, tout change de dimension. La taille et l'éloignement des protections rend l’ascension incertaine. Nous la grimpons une première fois en escalade artificielle. Déjà dans cette modalité, c’est technique, délicat et long. Trois ou quatre heures nous seront nécessaires pour gravir cette longueur en artif.

C’est tendu et stressé que je redescends au pied de la longueur pour tenter de l’enchaîner en libre. Je rappelle la corde, me ré-encorde, demande à Enzo s’il est prêt à l’assurage, et puis je me lance. Il n’y a plus que ma récitation qui compte, celle des mouvements que j’ai précédemment repérés, appris : les crochetages de quelques millimètres de la lame de mes piolets et le placement précis de la monopointe de mes crampons sur les cristaux de granite. J’avance, je me faufile dans la raideur de cette paroi, je voyage dans une difficulté que je n’ai jamais rencontrée en alpinisme, et puis, je me retrouve au sommet de la longueur.” 

A l’issue de cette belle longueur et après une longue phase de réflexion, Léo propose une cotation M10 en précisant “j’espère que des répétiteurs pourront donner leurs avis”. Une belle croix pour la cordée emmenée par le caporal-chef du Groupe militaire de haute montagne. 

Pierre Louis Cret à l’improviste sur ses terres 

On a rarement besoin d’aller loin pour passer de bons moments et Pilou partage une de ses “belle journée improvisée en montagne”. Son programme du jour ? Pas de programme mais une envie de profiter des conditions en partant skis au pied de sa maison. 

“Le ciel voilé me décide à ne pas miser sur des pentes sud, mais plutôt des versants qui ont été protégés du vent de Nord qui a tout croûté la semaine dernière. Je me dirige donc vers le col Émile Pic avec pour objectif de skier le glacier des agneaux.

Ça fait un moment que j’envisage cette jolie boucle, pourquoi pas aujourd’hui ! Je rejoins le col à 3483m avec une vieille trace et je profite de la superbe vue sur le glacier blanc avant de descendre. Je suis peut- être le premier de la saison à glisser par là donc je profite encore plus de la bonne neige et de ce beau vallon de 1300m! Ensuite je n’ai plus qu’à me laisser glisser, et déchausser à 100m de la maison.”  

Jules Marchaland coche LE BRUIT DE L'ACID (9B FA)  

Lorsque l'envie de Jules d'aller grimper en extérieur rencontre un projet extrême dégoté par son pote Lucien, on sait que le résultat sera mémorable. Au bout de plusieurs semaines, Jules réalise la première ascension de la voie LE BRUIT DE L'ACID (9B) à Claret.

"Dès qu'on m’a parlé de ce projet, j’ai eu envie d’aller y jeter un œil et j’ai adoré. Je n’avais encore jamais essayé une voie difficile qui me correspondait autant. Pas de "bla-bla", juste des passages blocs durs sans repos. Au début, on pensait que ce serait un gros 9a+. Mais après m’être battu longtemps sur ce mouvement clé, j’ai commencé à douter, et il s’est avéré bien plus dur que prévu. Cette voie correspond beaucoup plus à mon style que toutes celles que j’ai essayées jusqu’ici. Et elle est clairement plus dure que les 9a+ que j’ai déjà faits. C’est pourquoi je la cote 9b. J’espère que ça motivera du monde à venir l’essayer."

Cap au Québec pour Jonathan Joly et Fred Degoulet 

En glace, il ne faut pas louper le créneau et ça Jonathan et Fred le savent bien. Après avoir profité de conditions idéales dans les Alpes idéales notamment lors de l’ICE Écrins, ils enchaînent avec un programme cinq étoiles en Amérique du Nord. Visiblement, cela semble difficile de rivaliser avec les conditions et l'hospitalité des Québécois. 

“La troisième étape et le point d’orgue du voyage était une expédition au Mur 51 pour enchaîner trois voies mythiques après quatre jours en autonomie et six heures de motoneige. Nous avons terminé par le Festiglace à Pont-Rouge pour se finir les bras. Mention spéciale à l’accueil chaleureux des Québécois, aussi solide que leur hiver et les -25°C rencontrés.“   

David Parrot s'aventure dans les profondeurs du Mexique

Spéléologue aggueri, David s'est tourné vers le Mexique pour participer à une expédition du Groupe Alpin Belge (GSAB). Une aventure humaine et scientifique rythmée par des journées mêlant exploration, prospection et bivouacs souterrrains.

"Chaque jour, nous partions en équipe pour trouver une jonction et poursuivre le vide inconnu des galeries annexes. Après un kilomètre de topo dans une galerie monumentale, nous franchissons enfin une trémie chaotique et débouchons dans une salle de 100 mètres sur 100. L’émotion est palpable : nous venons de connecter un pan entier du système Oztotl, un réseau mythique de plus de 41 kilomètres. Ces instants-là, entre beauté, ténacité et fraternité, donnent tout son sens à la spéléologie."

Ces histoires ne sont pas exhaustives des aventures du Team Petzl sur les derniers mois. C’est autant un partage de belles histoires qu’un encouragement à vivre les projets en extérieur qui vous animent. Les nombreux athlètes du Team Petzl partagent régulièrement leurs aventures avec la communauté. Découvrir la page Petzl Friends !